Les thanatonautes de Bernard Werber
Le livre de poche 1996. 318 pages.
Michael Pinson, dès son jeune âge, se retrouve mêler avec la mort. Et plus qu'un garçon normal : il n'affronte pas seulement les décès de ses aïeux, il parle couramment du sujet au cimetière du Père-Lachaise avec l'étrange Raoul Razorbak. Le père de son camarade - avant son suicide - étudiait activement les mystères de la mort sans douter que son fils suivrait la même voix par la suite emmenant dans son sillon notre narrateur.
Devenu plus vieux, ses deux amis devinrent pionniers de la thanatonautique, l'art d'explorer la mort. Bien qu'au départ, tout semblait les vouer à l'échec, ils découvrirent des secrets qui auraient mieux fait de ne jamais être connus de tous. Ce récit démontre bien les comportements de l'absurde humanité. On la voit ici passé du dégoût, voir la haine, à l'intérêt et au désintérêt, jusqu'à l'extrême bonté et l'extrême lassitude.
Tout cela entrecoupé d'extraits de la thèse de La mort cette inconnue de Francis Razorbak qui est en faite un regroupement de textes anciens de toutes cultures, ce roman ne manque pas de contenu. En plus, Werber semble savoir doser aussi bien les booster que les informations mythologiques. Pour ma part, je n'ai trouvé aucun temps long dans ses 500 pages que j'ai enfin parvenu à terminer avec mon horaire chargé et la fatigue. Si un écrivain sans expérience aurait tenté d'écrire un oeuvre du même genre, il aurait surement perdu quelques lecteurs en cours de route. Les Thanatonautes est particulièrement bien structuré de sortes à ce que les découvertes s'emboîtent le pas et s'ils tardent, on le remplace par un autre élément.
Justement, des trous ont été bouchés par quelques histoires d'amour. Tout au long des expériences, une ou des créatures féminines étaient présentes. Au commencement, il y avait Amandine, la blonde magnifique mais silencieuse complètement amoureuse de la thanatonique mais surtout des thanatonautes - à la fois, le fantasme de Micheal-. Suivie de Stefania, une bouddhiste tibétaine, celle qui fût la première femme thanatonaute. Finalement, la dernière arrivée est Rose dont les étoiles sont le métier. Sans oublier Nadine Kent... À vrai dire, les mariages sont étrangement assez fréquents.
N'empêche que Raoul restera mon personnage préféré. Rare sont les hommes comme lui. Il était difficile de savoir ce qu'il cache dans sa tête. À ses premières apparitions, il étonnait. D'ailleurs, c'est grâce à lui que l'aventure a eu lieu.
Puis, la fin! Je la déteste et je l'aime! Elle est frustrante, mais les imbéciles savent et les sages cherchent, comme l'a-t-on lu.
Sinon pour conclure, pour ceux ayant déjà découvert cet ouvrage : suis-je la seule à avoir vu en Maxime Villain une forte ressemblance avec l'auteur ?