Le magasin des suicides de Jean Teulé
Éditions Pocket 2008. 157 pages.
«Vous avez raté votre vie ? Avec nous, vous réussirez votre mort ! Imaginez un magasin où l'on vend depuis dix générations tous les ingrédients possibles pour se suicider. Cette petite entreprise familiale prospère dans la tristesse et l'humeur sombre jusqu'au jour abominable où surgit un adversaire impitoyable : la joie de vivre...»
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Voici mon tout dernier achat et à la fois lecture. C'est très ironique parce que j'ai cherché ce bouquin à chaque fois que j'étais à la librairie et il n'y était jamais, voyez-vous, j'en avais besoin pour un challenge. 1 ou 2 jours après que celui-ci soit terminé, je le trouve. En résumé, ça faisait longtemps que je désirais lire Le Magasin des Suicides, j'avais de grandes attentes et j'en reste déçu. Je m'attendais à ce que le roman soit un coup de coeur avec tout ce que j'ai lu à son propos. Je m'imaginais aussi un Jean Teulé avec une plume différente, plus impressionnante (n'empêche que je ne boycott pas cet auteur, je compte bien lire un jour Mangez-le si vous le voulez ).
C'est plutôt un point particulier qui m'a principalement déplu : c'était précipité à mon avis. L'optimisme a pris trop rapidement le contrôle sur le pessimisme. Ce roman court aurait été bien meilleur s'il aurait été long. Entre le avant et le après, je préfèrais de loin le avant, quand le Magasin des Suicides était un endroit pour le suicide et non pas un endroit consacré aux farces et attrapes. J'ai vraiment trouvé le changement ridicule. Surtout du côté de la mère, au départ, on nous laisse voir un tempérament très dur et ensuite, c'est un revirement qui nous demande pratiquemment d'oublier le passé, mais dans mon monde à moi, une métamorphose si extrême est invraisemblable. Si les enfants eux devenaient joyeux, je trouvais ça normal, les jeunes veulent s'amuser et ils sont encore en train de se chercher, leur personnalité peut évoluer, mais elle est une adulte... C'est pour ça que Mishima était mon préféré, c'était le seul qui n'avait pas perdu la tête.
Mis à part ça, la boutique était intéressante. Une des méthodes de suicide vendu là-bas m'a plus impressionné que les autres, c'est celle à là Alan Turring, un homme qui a eu un rôle important durant la 2e guerre mondiale vis-à-vis le système informatique. À l'époque, monsieur avait des tendances suicidaires. Il a décidé de tremper une pomme dans la cyanure, mais avant de prendre la bouchée mortelle, il la peignit. D'où le logo d'Apple est une pomme croquée. Alors, pour en revenir au petit commerce, ses vendeurs proposaient un kit où ils mettait une pomme empoisonnée et un ensemble de peinture afin que les clients reproduisent l'oeuvre d'Alan Turring. La seule faveur demandée, c'était de légué la toile à ceux-ci pour qu'ils l'exposent. Éducatif, original, intéressant.
Cependant, autre petit point négatif, je n'ai su rentrer complètement dans l'univers du roman puisque tout au cours de ma lecture, des petits commentaires me passaient par la tête donc celui ci : «Comment se fait-il que personne ne ferme un tel édifice?». Ou une autre fois, lorsque tout un gouvernement entier a décidé de se suicider parce qu'il gèrait mal leur pays, j'ai pensé : «C'est inimaginable qu'un gouvernement reconnaisse leur tort premièrement et que deuxièmement tous les gens y travaillant décident de se suicider». J'ai du me répéter plusieurs fois «Ce n'est qu'un livre...» pour me ressaisir.
J'ai peu abordé les points positifs, c'est parce que je ne trouve rien à redire sur ceux qui y avait et pour ne pas donner l'impression que j'ai presque détesté ce livre, sur 10, je lui mettrais 7. Quand même, je suis sûr que les avis diffère à chaque lecteur et qu'il ne faut pas s'arrêter seulement à ma chronique.